Historic'Obois
par Alexis Coutureau
Mais pourquoi ?
Un instrument si élégant, si éclatant, si riche…Le véritable trésor de la musique a été découvert en 1492…Son charisme, sa beauté époustouflante et pittoresque, sa palette sonore infinie, doivent faire du hautbois l’objet d’incantations, de vénérations divines. Le son de l’instrument communique tant d’expressions qu’il serait impossible de toutes les énumérer : le timbre est parfois révélateur d’une attitude provocante mais charmante, naïve, discrète mais étonnamment précise et pétillante. Le hautbois, c’est également la joie, le rire, la mélancolie, c’est la nostalgie d’un passé heureux et bucolique, la liberté. Le hautbois offre à l’auditeur tout ce qu’il désire : un rêve où tout est possible, où la vie s’ouvre comme une rose dont chaque pétale, imprégné d’un sentiment indescriptible, dégage un parfum différent, parfois capiteux, mémoire d’un souvenir désagréable mais enrichissant, parfois léger et fin comme un premier amour. Ce merveilleux instrument tel un enfant candide, insouciant et gonflé d’une incommensurable énergie se prête à toutes les danses, à toutes les expériences, enrichissant ainsi ses propres caractéristiques. Dans les fugues, le hautbois est capable de gambader, de sautiller offrant un plaisir auditif intense omniprésent et suggérant une beauté esthétique visuelle. Les cascades de notes qui sortent majestueusement de l’instrument sont comparables aux fontaines inépuisables et abondantes décrites dans les œuvres antiques traitant du paradis terrestre. Tout être humain a besoin selon Sophocle de s’abreuver à cette source, ne serait-ce que pour le simple plaisir de ressentir dans son corps le rayon émis par cette énergie magique. Dans les pièces plus graves et lentes, le hautbois nous offre avec grâce des phrases chantantes et libres en expression qui reflètent à merveille l’atmosphère poignante de cette musique.
Dans l’orchestre, l’instrument n’est pas un élément parmi tant d’autres, c’est l’adjuvant primordial, la décharge électrique bénéfique qui fait réagir l’auditeur, qui lui fait prendre conscience de l’aspect sensoriel inégalable de la musique. Le son du hautbois provoque le frisson de l’auditeur qui va engendrer sa réflexion sur la question essentielle de la musique. Est-ce qu’une vie sans son est une vie dénuée de sens ?
Depuis longtemps, les chercheurs musicaux non aveuglés par la HCEA (Haine Collective Envers les Hautbois) ont souligné l’équilibre inébranlable que le hautbois arrive à maintenir entre une intuition naturelle, originelle et originale et une rigueur hors du commun. D’un côté l’instrument constitue une ouverture artistique sur la vie, c’est la fusée extra-matérielle qui offre un voyage extratemporel et extra-spatial vers une dimension métaphysique infinie et indéfinie, de l’autre le hautbois est la précision géométrique inatteignable finie. Finalement, on a ici l’élément ultime situé au paroxysme de la spéculation intellectuelle sur deux dimensions élémentaires et fondamentales de la perception de l’être humain. Le hautbois peut être également présenté comme le parfait schème de Kant, l’intermédiaire entre la musique mystique, une communication, une transmission sans interférences, sans répercussions sur la nature et toujours plus étendue entre un art, gloire de la création humaine, et l’Homme lui-même, accomplissant ainsi le but admirable, logique mais difficilement atteignable d’une civilisation mûre et développée
En péroraison, nous dirons que le hautbois est un instrument parfait et complet réunissant beauté esthétique, sonorités variées, timbre sublime et pouvoirs suprêmes vis-à-vis de l’humanité. On peut le dire, le hautbois est, avec la contrebasse, les guitares et basses électriques, l’instrument le plus évolué jamais créé par l’Homme !
Nous vous demandons, en dernier lieu, chère mademoiselle H., une petite cotisation de 300€ pour nous aider à relever le hautbois à la place qu’il occupait jadis. Prouvez votre amour envers cet instrument génial en envoyant votre chèque à l’adresse ci-dessous. Rassurez-vous, il sera utilisé à bon escient, sans doute pour la rémunération annuelle de l’orchestre d’harmonie de l’école nationale de La Roche-sur-Yon afin que celui-ci accepte la présence de quelques hautboïstes.
Veuillez agréer, Mademoiselle, l’expression de mes sentiments distingués.
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