JACQUES VANDEVILLE , UN PIONNIER CURIEUX
1974 : Fin de l’ORTF
Jacques Vandeville, hautbois solo de l’orchestre Lyrique, va intégrer le « Nouvel Orchestre Philharmonique » que fonde le compositeur et chef Gilbert AMY
1976/77 Nous intégrons ce NOP, au côté de Jacques et d’André Chevalet, autre hautbois solo, chacun ayant sa personnalité propre.
1996 : Jacques quitte l’orchestre, non pas pour une retraite musicale, (cette notion étant inconcevable pour lui) mais pour continuer ses concerts. Nous savons que son dernier enregistrement date de 2019 !
Jacques était un hyper curieux de toutes les musiques, celles qu’il a re découvertes et celles qu’il a suscitées à travers les très nombreuses créations, il n’avait aucune limite de répertoire.
Il ne disait jamais d’une musique « je n’aime pas », il disait juste « J’aime moins ».
Quels qu’aient été ses goûts, il tenait à enregistrer tous ces répertoires sortant des sentiers battus. Une énième version d’un concerto connu et maintes fois gravé lui paraissait inutile. Et son immense discographie ne ressemble à aucune autre.
Jacques voulait apparaître séducteur, d’une allure singulière, respectueux, scrupuleux, en témoigne un contraste vif entre nos tenues vestimentaires héritées de mai 68, et ses multiples bagues, chemises colorées et impeccables, dignes d’un dandy des années Ravel, une posture droite en accord avec sa personnalité.
Etait il original ? au sens strict, oui, car il n’était en aucun cas un copieur. Son style ne devait, pour lui, ressembler à aucun autre hautboïste.
Ajoutons qu’il avait une passion absolue pour le 7è art et la peinture. Il ne se privait pas de partager ses connaissances avec nous.
Il n’était pas un enseignant, « pas le temps » disait-il …
L’ayant côtoyé à l’orchestre philharmonique de Radio France durant ces nombreuses années, il nous a communiqué son énergie, sa précision dans l’interprétation et son respect pour toutes les musiques, sans jamais se départir de son sourire inoubliable. Il inspirait confiance à son poste.
Et puis, ne nous mentons pas, nous qui sommes quand même bien obsédés par les anches, lui semblait survoler cet « objet « avec aisance et détachement. Juste il invitait régulièrement Jean-Christophe au restaurant pour le remercier de lui avoir retouché quelques anches. Avouons que c’est une force.
Jean-Christophe Gayot et Stéphane Part
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