DiscObois 1 NL18

DiscObois 1 NL18

Disc'Obois

par Augustin Javel

Quintette Moraguès

David Walter (hautbois), Giorgio Mandolesi (basson), Pascal Moraguès (flûte), Michel Moraguès (flûte), Pierre Moraguès (cor) et Claire Désert (piano).

Quintettes de Schumann et Dvorak (transc. David Walter)

Indésens. INDE148 - 2021. 1 h 09

C’est un petit évènement dans la discographie des quintettes à vent : le plus célèbre, le Quintette Moraguès, fête ses quarante ans avec un éblouissant disque Dvorak/Schumann qui vient consacrer une longue et riche discographie. Depuis leur premier enregistrement Dvorak en 1987 jusqu’aux Tableaux d’une exposition de Moussorgski en 2015, que de chemin parcouru et d’apports discographiques solides. On retiendra particulièrement les productions de musique française, dont de somptueux arrangements d’œuvres de Maurice Ravel avec Claire Désert pour Le Chant du Monde en 2001. Cet album anniversaire réunit toujours le quintette autour de Claire Désert, mais consacre, cette fois pour Indésens, la musique germanique. Comme dans toute l’histoire du quintette, les artistes s’attachent à interpréter de grands pans du répertoire symphonique et de musique de chambre dans les arrangements, toujours subtilement équilibrés, de David Walter. Les élans romantiques du Quintette en mi bémol majeur de Schumann sont d’emblée posés dans un premier mouvement fiévreux et allant, portés par Claire Désert, extrêmement engagée sans être écrasante. Tout du long, on écoute, admiratifs, les six musiciens livrer une version prenante de ce quintette, reflétant un vrai travail d’orfèvre sur les couleurs, le phrasé, les nuances. Les bonnes surprises vont crescendo. Le quintette de Dvorak qui suit fait prendre conscience de tout le chemin parcouru par cet ensemble. Ces quarante ans de carrière ont façonné une cohésion et une unité musicale hors du commun. On est impressionnés par un tel déploiement d’aisance et de naturel. Encore plus que dans Schumann, l’architecture est claire, les tempos parfaitement censés, l’élan général admirable, et plus que le travail sur chaque mesure, on apprécie alors la ligne d’horizon fixée par les musiciens qui semble ne jamais se terminer. On ne souhaite alors plus qu’une chose, que le quintette vive au moins quarante ans de plus !

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