Concours'Obois
par Ombeline Challéat
En novembre dernier, lors du congrès à Auxerre, a eu lieu le premier concours de composition de l’AFH. Cette première édition était réservée aux élèves de cycle s1 et 2 des écoles de musique et conservatoires.
Le thème choisi pour chaque catégorie (cycle 1 / cycle 2) était en rapport avec la ville d’Auxerre.
Dans la catégorie cycle 1, les jeunes compositeurs avaient pour mission d’écrire sur le thème de Cadet Roussel. Guillaume Joseph Roussel, dit Cadet Rousselle, a été huissier de la ville d’Auxerre au 18ème siècle. C’était un personnage jovial, bon vivant, un brin excentrique. Il a inspiré une chanson qui fait partie du répertoire des chansons traditionnelles françaises… mais que certains parmi les toutes jeunes générations ne connaissent apparemment pas.
Dans cette catégorie, c’est Mélodie Valentin-Mammeri qui a remporté le 1er Prix. Agée de 10 ans, elle est élève à l’école de musique de Dardilly (professeur, Olivier Hue). Elle improvise souvent, mais c’est sa première expérience de composition (qui lui a donné envie de continuer…). Elle ne connaissait pas le personnage de Cadet Rousselle, ni la chanson, et n’a pas cherché à en savoir plus, pour ne pas, dit-elle, « se laisser influencer ». Elle a donc livré une composition toute personnelle intitulée Cadet Rousselle découvre le hautbois qui conte avec beaucoup d’humour les déboires d’un jeune débutant hautboïste… Et Mélodie, comment a-t-elle découvert le hautbois ? À 6 ans, à l’école de musique, elle a écouté plusieurs instruments, et a « adoré » le hautbois.
Mélodie interprète très sérieusement la rigolote histoire de
Cadet Roussel découvrant le hautbois…
Dans la catégorie cycle 2, les candidats ont dû se confronter à la personnalité complexe du Chevalier d’Éon. Charles d’Éon de Beaumont est né le 5 octobre 1728 à Tonnerre. C’est un diplomate, espion et homme de lettres resté célèbre pour son goût du travestissement. C’est d’ailleurs en jouant sur cette ambiguïté de genre qu’il a rendu de grands services à la France.
Un personnage énigmatique et fascinant donc, que le lauréat Jean Campagna a pris le temps de découvrir avant d’écrire. Contrairement à Mélodie, il a beaucoup lu, a regardé de nombreux films (ce qui ne lui a pas demandé beaucoup d’efforts, car l’histoire et la lecture sont deux de ses hobbies). Il a proposé une pièce en huit tableaux retraçant la vie du personnage :
- Naissance de Charles-Geneviève à Tonnerre
- À l’assaut de Paris
- Espionnage en Russie
- Bal costumé
- Espionnage en Angleterre
- Tourmente diplomatique et exil à Tonnerre
- L’appel des armes
- Mort de Mlle Éon à Londres
Cette construction en huit tableaux permet une grande variété d’ambiances, de tempi, de caractères.
Pour Jean, élève depuis 6 ans de Jean-Pierre Hansen à Esch (Luxembourg), c’est également la première expérience de composition. Et il avoue avoir eu un peu de mal à commencer… Il a procédé de manière méthodique : improvisation, enregistrement de l’impro, puis réécoute en notant ce qui lui plaît afin de le retravailler. Après l’écoute de sa composition, on n’est pas étonné d’apprendre que Jean est très sensible à l’utilisation du hautbois dans les musiques de film et les musiques douces. Cette première expérience de composition lui a en tout cas donné envie d’écrire autre chose, et on ne peut que l’y encourager !
| Jean nous raconte en musique la vie trépidante du Chevalier d’Éon |
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